LE PORTUGAIS

Le Portugais restaurant à Marseille – Pile en face du Lycée Marie Curie! N’allez pas chercher d’autres raisons qu’une place de bagnole disponible devant la boutique pour m’éviter de me tremper la liquette! Des trombes d’eaux qu’il pleut. Vitrine flashée d’étiquettes orange. L’intérieur est d’une tristesse « hospitalière », éclairage poussif d’un blanc froid qui vous refile le bourdon. Déjà que dehors le ciel est noir… Une vitrine avec des boissons et des spécialités portugaises, un coin épicerie avec des produits de là-bas. Sur les tables, nappes en papier blanc gaufré.

Mes petits canards adorés on avait un peu les chocottes mais je vous assure que c’est propre dans tous les coins du sol au plafond en passant par les toilettes. Exemplaire. Mauricette et son œil inquisiteur ont fait le tour. A tel point que la patronne se demandait ce qu’elle faisait à se promener dans la salle en fronçant ses gros sourcils derrière ses lunettes épaisses comme des loupes d’inspecteur de police du XIXème siècle. Bref! Avec la dame au chapeau vert, on est parti sur un mix des entrées à prix doux: gésiers de poulet taillés en brunoise, abat amer qui surprend dans sa sauce relevée et pimentée. 4€ et 13/20. Même tarif pour salade de poulpe au bestiau découpé à l’identique que ses copains gésiers. On n’a pas idée. Enfin bon, ça doit se cuisiner ainsi au Portugal, je ne connais pas bien cette cuisine. Chargé en poivron rouge et vert, olives noires caoutchouteuses de (très) mauvaise qualité. 12/20. Les bons points sont dans les accras faits maison (morue salée) et les beignets de pomme de terre et mozza fait ici aussi. Bravo chef! Deux réussites, pas grasses comme trop souvent et faites ici: 14,5/20 et 1€ pièce. On dégringole l’escalier avec le poulpe à Lagareiro. Si le poulpe est correct, tendre et pas trop gros, le gras huileux et l’ail dominent. A côté trempouille dans l’huile un déprimé mélange de légumes: chou-fleur, haricots verts, bâtonnets de carotte. Aucunement assaisonnés, juste gras. Deux ou trois patates réchauffées pas bonnes. 24€ est un tarif considérable pour une telle assiette, surtout dans un tel lieu. Mauricette n’y croyait pas. Ça lui a mis un coup derrière le parasol. Avec ses gros yeux écarquillés de chouette, elle commente: « 24€? c’est impossible, c’est poulpe fiction ». 9/20. Ma formule du jour est une meilleure affaire avec le plat mixte de viandes: poulet grillé de qualité correcte inattendu, deux fines escalopes grillées de porc qui rendent cette viande acceptable, une excellente petite saucisse finement épicée et au gras délicat. Et deux garnitures mes petits conquistadors! Frites congelées nulles, mais riz rond blanc travaillé sans en avoir l’air: un peu gras et aillé avec doigté! 12/20. Dans cette formule du midi à 13€, le ¼ de vin est prévu et faut pas le louper: domaine Casa restolho (Arruda dos Vinos) vendu 8€ la bouteille de 75cl ici même. Un vin simple, rond et agréable sur les viandes. Le café est également prévu dans la formule. Et il est bon (aussi).

La patronne cherche à être sympa, y arrive parfois, tutoie allègrement avec l’accent de ses origines. Bref! Une cuisine familiale avec des hauts et des bas à essayer une fois, comme ça. Mais par Vasco de Gama! Que la direction change cette lumière blanche d’institut médico-légal! On n’est pas loin de la Timone mais quand même, on préfère Lisbonne!