REST’O BOUT DU MONDE

Rest’O Bout du Monde restaurant Port-Saint-Louis-du-Rhône – Dans cette ville, il existe un « plus loin » plus éloigné encore qu’ici, « au bout du monde ». J’adore cette ville pour ça, son espace avec parfois le sentiment d’une ile. Devant le port aussi mais un peu moins quand même: l’urbanité faite d’angles droits s’accommode peu du sentiment de liberté à mon goût. Notamment sur ce quai joliment rénové doté d’une brochette d’établissements plus ou moins acceptables pour manger. Celui-ci n’est pas le dernier à vous régaler.

Je m’y pointe l’appétit à 14 h passé un midi de semaine, salle encore bondée de gens rieurs qui trainent en attendant la sonnette de la fin de la récré, un autre café siouplé avant d’aller bosser. Un « Rest’O Bout du Monde » plein comme un œuf! On y constate la bonne humeur du service, une sincère cordialité du personnel, patrons et employés. Ça fait plaisir. La preuve? Quand on demande sur la possibilité de casser une croute à une heure où les cuisiniers sont généralement à l’heure de « la coupure » et qu’on vous répond « bien sûr monsieur asseyez-vous! », on pige être dans une maison qui sait vivre! Restait donc à savoir si elle faisait du bon à manger! Des pizzas de 10€ à 14€, des hamburgers autour des 20€ (quand même), des plats de 18,50€ à 26€. Tartare de bœuf, poulpe à la plancha, steak de thon, entrecôte, gardianne de taureau, escalope de veau, magret de canard… A cette heure tardive, il me paraissait plus convenable de choisir le plat du jour poulet colombo riz basmati. Cubes de poulet bien cuisinés dans une sauce de type marinade avec légumes, épicée et subtilement pimentée: le chef a gouté avant de servir! Préparation posée sur un riz de qualité flotteux, c’est dommage, un riz « 3 couleurs ». N’empêche: 14/20 pour 14,5€. Les à-côtés méritent mieux que le café Henri Blanc, et le pain industriel du jour caoutchouteux. Personnel tout sourire, plonge ou service.

Couple de patrons quinqua adorables, pleinement conscients de ne pas être les tauliers du restaurant du siècle, ils s’en tapent complètement, ce qui nous changent des clowns en toque qui se regardent le nombril et achètent des pleines pages dans des guides publicitaires comme le Gault et Millau ou le Petit Futé pour y avoir leurs photos. Entre strictement alimentaire et cordialité sincère d’un bar de copains, une bonne idée d’aller voir O’Bout du Monde.