LE VOYAGE

Le Voyage restaurant Martigues – Nouveau venu à l’époque de mon test pré-estival en bonne forme. Le Voyage? Installé début 2023 dans les murs d’une ex-agence de voyages, juste devant les pointus amarrés du canal Baussenque. C’est que contrairement à de nombreux commerces (dont les agences de voyages), le restaurant traditionnel résiste plutôt bien à la concurrence Internet et au fléau de la délocalisation.

Bref! Intérieur aux codes antistress baigné dans la clarté des baies vitrées, les couleurs jouent le pastel, tables espacées. Sièges confortables, enfin je suppose. Le mien l’est, les autres probablement. Non passque faut être précis et ne pas tirer trop rapidement des conclusions, voyez. Beaux verres astiqués, serviette en coton blanc. « On se croirait au restaurant » dirait Mauricette avec son humour particulier. Il existe une formule du midi à 25€ au moment de mon test, axée sur le strict alimentaire: en ce moment saucisse Montbéliarde et faux-filet. Formule depuis recentrée à 21€, comme si après 6 mois d’activité et de recul, la direction s’était adaptée au marché local. Comme si tout le monde allait au restaurant « pour le prix » alors que l’important est le rapport qualité-prix. Enfin bon. Je vise la carte! 3 entrées (12/15€), 3 plats (23/28€) et 3 desserts (10/15€)… et même du fromage! Bravo! Début avec œuf poché meurette, crouton de campagne émulsion de lard fumé et herbes fraiches. Alors les copains, tip-top l’escalope! Assiette creuse aux francs relents de lyonnaiserie! Deux œufs pochés comme il faut, l’arrière-train au dessus du niveau de la sauce travaillée au vin rouge: elle m’enchante la tubulure! Agrémentée d’une chantilly aérienne aux herbes, crouton. 15,5/20 pour l’entrée bistrotière à 12€. Ben dis donc. Suit le cabillaud poché au lait de coco façon asiatique légèrement épicé et son riz thaï. Même idée d’assiette avec du liquide, creuse. Portion de dos avec peau pochée, le cabillaud s’effeuille. J’ai d’abord pensé à une abondante sauce (très) crémée au curry, alors qu’il s’agirait de « piment oiseau ». Moi qui crains la violence de ce piment, je suis surpris par la délicatesse de son dosage. A part, le riz thaï est bien trop cuit, défaut confirmé par le chef d’une saine honnêteté. 14/20 et 23€. Service au masculin mené en solo par un serveur qui connait le boulot, pas du genre à téléphoner à son collègue Dédé pendant qu’il vous amène le pain, rigueur et tenue adaptées. Café pas donné (2,5€).

Le patron aime son métier, 35 ans aux derniers œufs de mouettes. Il me dit « j’ai ouvert depuis deux jours », ce qui explique quelques rares approximations. Maxime Bonnefoi venu du Cher (18) s’est forgé dans la gastronomie et puis voilà: son périple s’arrête un jour à Martigues. Ainsi « Le Voyage » continue, différemment.