L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°64 Déc 2007

PICTOGRAMMES ET MÉDAILLES EN CHOCOLAT

LE MICHE REMET LES COMPTEURS À ZÉRO

Le guide rouge 2007, page 127:

« Ne confondez pas les couverts et les étoiles! Les couverts définissent une catégorie de standing, tandis que l’étoile couronne les meilleures tables, dans chacune de ces catégories. »

Enfin! Depuis le temps! Bon d’accord! Le propos n’est pas écrit en gros caractères à la une, mais quand même! Après avoir semé à longueur d’année le trouble auprès du lecteur assidu du miche! Le pôvre lecteur! Il se mélange tellement les pinceaux depuis si longtemps avec la sacro-sainte signalétique et néanmoins de plus en plus contestée du célèbre guide! Enfin! Une mise au point! Et les chefs? Itou! Toujours soucieux de savoir comment ils se positionnent par rapport aux copains. Qu’ès aco? Macarons! Etoiles! Fourchettes! Noyaux de cerise! Clef de douze! Cure-dents! Au moins depuis cette très modeste et fort discrète explication de texte du miche, les choses sont un peu plus claires: les étoiles sanctionnent le cuisinier tandis que les fourchettes notent le décorateur. Où si vous préférez la couleur de vos rideaux, l’épaisseur de la moquette, si ce sont des couverts IKEA et si la vue mer vaut le détour. Du coup, est-il possible de posséder une étoile (cuisine) et de servir un client avec des couverts IKEA et des serviettes en papier (standing)? Autant dire que certains chefs dévots aveugles du guide rouge ont pris un sacré coup au moral! C’est qu’ils ont toujours cru, nos laborieux chefs pour qui le mérite ne découle que du travail, que le miche était « venus chez eux »! Alors que les inspecteurs sont tout juste assez nombreux pour s’occuper des étoilés, comme le confirmait d’ailleurs l’ex-inspecteur Pascal Rémy dans son pavé dans l’assiette viré du miche pour faute grave. La faute grave n’est pas à chercher de son côté. Car selon lui, ils ne seraient que 5 à tester les restaurants! Et encore! Notre mésaventure chez le bi-étoilé Sarran à Toulouse (lire notre critique dans le N°64) ajoute une tartine de doute sur la méthode appliquée! Et puis, on se souvient aussi avec gourmandise du scandale d’établissements fraîchement étoilés…mais toujours en travaux et loin d’être ouverts alors que l’imprimeur fait tourner ses rotatives pour imprimer la bible de ceux qui y croient encore. Faut-il que le marché de la médaille en chocolat soit rentable pour encore trouver des fidèles en la crédibilité du Miche?

Olivier Gros