L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°91 Sep 2014

GILLES PUDLOWSKI, CRITIQUE GASTRO-COMIQUE

« Je visite 1200 restaurants par an environ. Certains où je mange vraiment et d’autres où on passe rendre une visite plus rapide. Ce qui compte, ce n’est pas de manger, c’est d’écrire et transmettre l’émotion que l’on a vécue. »*

En lisant cette interview de Gilles Pudlowski dans le quotidien « La Voix du Nord » sur la condition de « critique gastronomique », on ne s’étonne plus que le lecteur historique des guides conventionnels fabriqués avec du papier, un stylo et du boulot fuit à tire d’aile s’informer sur des sites comme Tripadvisor et consorts! « Pudlo » justifie sa fainéantise! Car vous comprenez, quand on veut vendre sa soupe aux journaux dans lesquels on émarge grassement, faut pouvoir justifier auprès de ses employeurs d’une activité professionnelle sérieuse: « le Point » à qui il doit sa célébrité, « Saveurs », « Cuisine et Vins de France », et aussi « le Républicain lorrain » et « les Dernières Nouvelles d’Alsace ». Gilles Pudlowski profite de sa réputation de « grand reporter » dans le microcosme de la critique culinaire pour éditer sa gamme de « guides Pudlo », d’indigestes pavés avec beaucoup d’adresses de restos… pour la plupart non testés! C’est lui qui le dit! Car le « Pudlo France » référence… 2600 adresses gastronomiques! Rien que ça! Le retraité sudiste Jacques Gantié qui en son temps bénéficiait d’une audience grâce à son statut de grand reporter à « Nice Matin » pratiquait à l’identique en engendrant son pavé annuel de tables référencées en région PACA!

Bref! Concernant « Pudlo », faut savoir aussi que l’hebdo « le Point » qui le rétribue pour son travail de creuseur de tombe des guides de restaurants, est classé 14ème dans le « tableau des montants totaux d’aides pour les 200 titres de presse les plus aidés »!** Soit 4 658 889€ en 2013! Presque 4 fois moins que le Figaro, 1er du classement! Qui avec 16 179 637€ tape encore plus sérieusement dans la caisse du contribuable. Ce qui pour un journal qui se plaint régulièrement du cout des fonctionnaires pour l’Etat est un comble! Mais passons! On est bien content que l’Etat aide la presse, mais quand même! Faudrait qu’elle arrête de prendre les lecteurs pour des pigeons! Que Pudlo fasse son boulot et qu’il cesse de justifier l’absence de repas en parlant de « Ce qui compte, ce n’est pas de manger, c’est d’écrire et transmettre l’émotion que l’on a vécue. ». Personnellement, je me tape 380 repas par an et c’est pas de tout repos! Enfin bon!

La vertigineuse baisse des ventes des guides papier, le fameux Michelin en tête, n’est que le résultat de la perte du monopole de l’information auprès du consommateur de restaurants! Notamment à cause de fanfarons poseurs uniquement soucieux de leur image et de leur compte en banque. Son œuvre est reconnue puisque selon Wikipédia, Gilles Pudlowski fut promu chevalier des Arts et des Lettres en 1986, chevalier du Mérite agricole en 1996 et chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2009. Le cynisme du flingueur du métier de critique gastronomique est décidément étonnant: en 2011, il écrit un bouquin dont je vous laisse apprécier le titre: « À quoi sert vraiment un critique gastronomique? ». Sans rire?

Olivier Gros


* http://www.lavoixdunord.fr/region/gilles-pudlowski-l-homme-qui-visite-1200-restos-par-ia31b49030n1782876
** http://www.culturecommunication.gouv.fr/Presse/Communiques-de-presse/Aides-a-la-presse-les-chiffres-2013