L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°60 Déc 2006

OFFICES DE TOURISME DE LA SEYNE, OLLIOULES ET SIX-FOURS

LA LIBERTE DE PRESSE DISPARAIT DANS LE « TRIANGLE DES BERMUDAS »

 

C’est nous donner beaucoup d’importance que de vouloir nous mettre les bâtons dans les mots. En refusant dorénavant de mettre à disposition du touriste et du gourmet local le BàO, petit guide gastro-comique « notoirement méconnu »* simplement rigolard et indépendant d’esprit, qui n’appartient même pas à un marchand d’armes et n’est même pas subventionné par le Conseil Général bref, le triangle touristico-plageux que forment les villes de « Six-Fours-La Seyne-Ollioules » à fait disparaître le BàO de ses casiers. Pfffuit! Disparu. Pour des raisons pratiques nous appellerons ce triangle: « le triangle des bermudas ».

Depuis 2004 les trois OT (Offices de Tourisme) fusionnés ne deviennent qu’une seule tête tenue par une directrice totalement injoignable. Ni par téléphone, ni en direct. C’est qu’on aurait aimé en savoir plus sur les raisons de cette décision d’interdire le BàO qui soit dit en passant, navre la plupart des employés des Offices de Tourisme concernés. Faut dire qu’ils bénéficiaient là d’un guide un peu plus avisé que les pages jaunes pour trouver un bon restaurant ou éviter les mauvais.

Alors on gratte, on cherche, on enquête. Selon nos infos, les ordres passés à ses équipes par une directrice « aux ordres » auraient été initiés par son patron, le député-maire Jean-Sébastien Vialatte. L’homme est sans doute très sensible aux pleurnichements des mauvais restaurateurs de sa circonscription épinglés par le BàO. Ainsi il aura suffit à quelques mauvais cuisiniers geignards (mais influents) de raconter sornettes et billevesées sur le dos du BàO pour que le décideur-député et responsable du tourisme local tranche. Au lieu de faire de l’arbitraire punitif à l’égard du BàO, Vicky Sibade et son patron auraient été avisés de faire un repas chez ce restaurateur fanfaron! Mieux: qu’ils y envoient un ami inconnu! On se serait sûrement trouvé des points communs dans l’analyse sur la prestation du pleurnichard!

Ça nous aurait fait plaisir que le député-maire daigne nous contacter, histoire d’en savoir un peu plus sur qui nous sommes! Ça se fait! D’autant que nous, on répond promptement au téléphone! On ne se défile pas! Contrairement à l’injoignable et surbookée directrice de l’OT Vicky Sibade! Directrice très occupée certes, mais qui dans Var-Matin du 5 mars 2004 trouvait le temps de disserter sur l’intérêt de réunir les trois OT: « Nous sommes là pour les socio-professionnels qui sont avant tout attentifs au taux de remplissage en saison. Ils nous considèrent comme un outil de développement économique »**. Tout est dit. Le touriste est un cochon de payeur qui prend la forme d’un taux de remplissage! Nous, clients des restaurants, sachons-le: nous sommes des taux de remplissage! Formulé autrement, dans « le triangle des bermudas » les OT n’existent que pour remplir le tiroir-caisse des restaurateurs! En particulier ceux affiliés au « syndicat » qui rêve d’être un groupe de pression! Syndicat se gaussant de défendre ces adhérents surtout au moment de la quête des cotisations. Alors qu’en réalité voilà un parapluie protecteur des intérêts personnels de quelques-uns qui en composent le « bureau »… dont le piètre tambouilleur épinglé par nous! Tout le monde a compris? Sinon je recommence du début!

 

On invite désormais l’amateur de restaurants considéré comme une carte-bleue ambulante dans le « triangle des bermudas » à aller récupérer le BàO dans un autre OT, une station-service qui a le sourire ou un bon restaurant référencé qui le distribue. Il peut aussi s’abonner, on n’a rien contre figurez-vous, bien au contraire! Il a aussi la confortable possibilité d’aller fréquenter notre site Internet dont le taux de fréquentation en constante augmentation nous confirme que l’amateur de restaurant en a un peu marre de se faire plumer. Ah! Pour info et si ça peut vous consoler, vous trouverez dans les trois OT du « triangle des bermudas » tous les renseignements concernant le festival auto-promotionnel du maire « les voix du Gaou ».

Dernière chose et je vous lâche. Dans ce désormais fameux « triangle des Bermudas » où l’info disparaît selon l’humeur du roi, j’ai discuté avec le patron d’une station-service qui distribue le BàO, 7j/7 au turbin, bleu de travail et mains dans le cambouis. Extraits:

« vous savez, le BàO a « allumé » un copain à moi qui tient un restaurant dans le coin!

-Ah bon?que je lui réponds, un peu gêné. Et souhaitez-vous toujours distribuer le BàO?

-Oui! Bien sûr! Même si je ne partage pas entièrement votre opinion ! »

 

Ce jour-là, l’homme qui n’a peut-être pas lu Voltaire m’a consolé de toute cette misère humaine!

Olivier Gros


*Formule empruntée à Vialatte. Celui qui entrera dans l’histoire, l’écrivain (1901-1971) qui aimait se présenter ainsi: « Alexandre Vialatte, écrivain notoirement méconnu ». Ne pas louper ses délicieuses « chroniques de La Montagne (éditions Robert Laffont).

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