L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°84 Déc 2012

L’ÉPURATION TECHNIQUE A COMMENCÉ…

LES BLOGS DÉBLOQUENT!

C’est parti mon quiqui! Et c’est pas près d’être fini! Ça n’arrête pas! Chaque individu doté d’une fibre épistolaire y va désormais de son blog, de sa page facebouc et tout le tintouin! Dans le domaine de la tambouille en particulier, on ne compte plus les blogs dédiés à la chose. Plus on est de fous, plus on rit! Le site « Libéfood« * en recense un bon nombre et donne une idée de la foire d’empoigne qui agite le microcosme de la sauce et de la toque.

Comme pour le papier en son temps -dont les jours seraient comptés selon certains- émergent des leaders autoproclamés, des moralistes distanciés, des publicitaires déguisés, des qui se croient avisés et d’autres qui se supposent drôles. Si la plupart est sincère dans la démarche, quelques-uns ne cherchent en définitive qu’à prendre le pouvoir dans un secteur en pleine croissance économique: la « com’ sur les restos ». A coups de fabrication de légitimité discutable, de justifications « déontologiques » et d’arguments sur les méthodes de travail. Bref: un peu à la manière des chefs qui se rassemblent en clubs très fermés pour contrôler de leur donjon statutaire!

Certains blogueurs grands stratèges assis devant leur clavier d’ordinateur demandent même une « charte du blogueur »! Histoire de devenir les incontournables « officiels du blog »! Pour ainsi accroitre ce qu’ils pensent être leur « influence » et leur « pouvoir » supposés sur les chefs en éliminant d’autres blogueurs qui n’entreraient pas dans le cadre! Une sorte d’épuration technique! Se prépareraient des listes et des accords: critères, faisabilité, obligations, sanctions etc. Du grand n’importe quoi. Derrière? Comme d’hab’! Une recherche de notoriété, être devant sur les photos, l’espoir de revenus faciles.

Un cas flagrant de lynchage est observé en date du 18 septembre 2012 sur le blog de Stéphane Riss**. Il concerne un autre blogueur aux méthodes très contestables qui ne paye pas ces restaurants: Charles-Henri Orliac. Ce type souhaitait se goinfrer à Paris au restaurant « l’Assiette » chez le chef David Rathgeber. Sauf que le zouzou culotté n’a pas pour habitude de payer ses repas, ni ceux de sa famille qui l’accompagne. Pourquoi se gêner? Mais passons. Le chef particulièrement remonté s’est plaint… et a refilé le dossier à quelques blogueurs de ses relations!

Ancien de Ducasse, ce cuisinier ne peut pourtant ignorer que le multi-étoilé monégasque accorde une importance considérable à la presse et à la communication. Obsédé par le contrôle de tout ce qui bouge, il entretient d’ailleurs une myriade de collaborateurs pour séduire les correspondants, lancer des invitations et surveiller tout ce qui est publié sur lui ou son empire. Tout ça pour dire que David Rathbeger connait le système par cœur et qu’il est un peu ballot de se plaindre des invitations. D’autant qu’il sait comme d’autres chefs les pratiquer quand ça l’arrange: Pudlowski pour Le Point et son pavé annuel, Ribault pour le Monde, Couderc pour Le Nouvel Obs, Nicolas de Rabaudy pour Slate etc.

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Du coup, la clique des « blogueurs influents » relayent les pathétiques frasques du cinglé-idiot Orliac en exploitant le témoignage du chef David Rathbeger. Alors qu’ils sont eux-mêmes souvent invités contre un article gratos. Et qu’ils savent le cas échéant monnayer leurs « compétences » et leur « influence » pour animer des manifestations, par exemple. Ça la fout mal pour nos chevaliers blancs qui pointent un doigt de procureur: ils ne sont pas exempts de reproches. Mais ils lynchent sur la place publique un type comme Orliac, qui n’est pas du sérail. Marchez sur le nez d’un confrère, fut-il idiot, n’a jamais exonéré quelqu’un de ses propres faiblesses.

Enfin bon! Comme souvent dans le petit monde de la toque, des chefs et des à-côtés médiatiques: ça commence à être un sacré foutoir habité d’opportunistes qui désirent le pouvoir et l’argent! C’est là qu’on rigole: ce pouvoir que ces « califes à la place des califes » ont toujours reproché aux guides comme le miche ou le gomillo!

Olivier Gros