« SOUS LE MANTEAU »

Le Bouche à Oreille existe depuis plus de 25 ans! Un recul qui permet la mesure de l’évolution des comportements. On constate avec amusement que si les supports évoluent, les comportements du lecteur finalement assez peu! Avec un zest de nostalgie, on se souvient que le papier avait le monopole de nos mirettes dans les années 90 et déjà, l’effronté Bouche à Oreille se lisait « sous le manteau »! Notamment par des restaurateurs ne voulant pas paraitre déloyaux devant les confrères épinglés qui lisaient aussi ce « torchon »… comme le qualifient nos élégants détracteurs! Rendez vous compte! De quel droit critiquez-vous mon dos de cabillaud décongelé trop cuit, servi avec des haricots verts en conserve à la pulpe d’ail de Chine? Bref! Le monde crispé de la sauce et du fumet était attaqué frontalement sur le terrain par un guide rigolard qui parlait de ce qu’il mange… et paye son repas! 380 par an mes cocos! Forcément, tant d’assiduité à la tâche dérange. C’est que les chefs qui se pensent intouchables parce qu’ils sont chefs n’avaient pas l’habitude qu’un vrai guide de restaurants mange au restaurant. Ou alors ce guide devait être « autorisé »! Achète moi ma plaque et je te note bien (le Petit Futé), sois « mon ami, mon frère » (Champérard) ou je te passe de 14/20 à 16/20 si tu me prends de la pub dans mon journal (Gault et Millau). Mais c’est une autre histoire…

Avec l’arrivée fracassante d’Internet dans les années 2000, la donne médiatique évolue. Les guides traditionnels « papier » se font bousculer dans leur train-train avec l’arrivée des blogs et sites Internet dédiés aux restaurants. Si le BàO version « trimestriel papier » est toujours un succès auprès des lecteurs (notre imprimeur est très content), depuis le début des années 2000 notre site offre d’autres avantages complémentaires. Les téléphones portables sont désormais de véritables ordinateurs de poche utilisés dans le métro, au boulot, et jusqu’au dodo. Les fameux réseaux sociaux Facebook, Twitter et d’autres complètent la diffusion « virtuelle » via Internet.

Et là j’y viens, car c’est rigolo.

Pour ceux qui l’ignorent encore, Mauricette possède un compte facebook. On peut « aimer » (liker) une critique, un article, un dessin… mais « liker » est impliquant! Car apparait votre nom « Dédé aime », « Ginette aime » etc. Autrement dit, aimer une critique du Bouche à Oreille n’est pas anonyme. N’empêche qu’à l’instar de la version papier, le site Internet et la page Facebook « Mauricette Bouche à Oreille » sont très lus. Et je vous en remercie, même si vous les lisez « sous le manteau ».

Olivier Gros