LE HIPPIE CHIC CAFÉ

Le Hippie Chic Café restaurant Marseille – Une belle surprise du quartier de la Joliette née en 2019: elle sait parler aux sens, donne du sentiment en flirtant avec une nostalgie joyeuse qui ne renie pas le présent. Une cohérence globale, une rigueur dans la manipulation des curseurs, la direction a bien chopé l’air du temps en écoutant les attentes d’une clientèle choisie. Les hautes baies vitrées éclairent l’intérieur coloré et fleuri façon années 70, Jimmy Hendrix en sourdine dans les esgourdes, terrasse longue et large, 5 ou 6 personnes en cuisine, 3 ou 4 serveurs: personne ne chôme. J’ai tout vu Lulu vu que je casse ma croute au comptoir devant le passe vitré avec derrière, les cuisines. Où personne n’a le temps de rigoler. J’adore ça, observer: c’est probablement mon métier principal. 13h passé: la cheffe motive son équipe pendant le coup de feu, remet les pendules à l’heure, redéfinit les responsabilités avant de retourner montrer l’exemple à la gamelle. Le service s’évertue à jouer les anti-stress, feinte la décontraction, ne rien laisser paraitre, la pièce de théâtre, la représentation. Avec un nom de restaurant pareil, vaut mieux « la jouer cool » comme on ne dit plus.

Bref! 19€ la formule du jour avec café, augmentée de suggestions. Et une carte dédiée au midi avec plus d’une vingtaine d’idées parfois rigolotes et originalement interprétées entre snacking foldingue et codes intégrés du tradi, de 13€ à 24€. Soulignons les gaufres de patates douces au guacamole, coriandre, œuf poché; poulpe au chimichurri; burrata panée, concassé de tomate; hippie milanaise de poulet gratinée tomates, entre autres. Toutes avec choix de garnitures, si j’ai bien compris. La fraicheur météo aidant, j’opte pour le régressif cordon bleu façon hippie poulet/pancetta/gorgonzola/pesto. C’est un peu long à sortir pour le midi (faut voir le monde) mais ça vaut le coup d’attendre. Un gros bol façon vaisselle à fleurs de mamie, une boule (de pétanque cong) panée de poulet restée souple après cuisson avec à cœur la pancetta grillée et du gorgonzola. On pourrait en rester là, on applaudirait déjà. Sauf qu’autour du cordon bleu, faudrait y aller à la cuillère avec le mélange crémeux de gorgonzola partiellement fondu, larmichette périphérique de pesto. J’ai tout boulotté et même saucé! Mais je n’ai pas pu finir la grassouillette purée de pomme de terre servie à part, elle mériterait d’être exonérée de pesto vu que point de vue huile dans la recette, ya déjà ce qu’il faut.

Bref! Un 15/20 mérité d’autant que le dressage est bien pensé, contemporain et joueur, un côté tape-à-l’œil comme à Saint-Tropez quand on n’a pas les moyens d’aller à Saint-Barthélemy! Bref! C’est pas loin du MUCEM et une charmante lectrice du Bouche à Oreille m’a refilé le tuyau finaud! Qu’elle en soit remerciée!