L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°51 Juin 2004

FAUSSE DÉCLARATION !

Il y a des sujets qui relèvent plus de l’enquête policière que du journalisme dit gastronomique. Quand vous avez déniché une perle en matière de cuistance et que vous vous laissez aller à votre enthousiasme en écoutant ses exploits antérieurs, vous avez tendance à le croire. Pour nous le talent, c’est comme une carte d’identité, une vraie. Tout le reste n’est que bavardages et coquecigrues. Et si le chef talentueux vous confirme son passé par un CV, il n’y a aucune raison d’aller y chercher des contre vérités et tout vérifier. Ce serait lui faire offense. On n’est pas de la police judiciaire. A lui de savoir quel rôle il veut jouer. S’il veut enfler son CV pour impressionner ses admirateurs, ou s’il veur jouer la transparence, car la vérité remonte toujours à la surface, tôt ou tard. L’escroquerie entache même son talent. Au point de l’oublier. C’est ce qui est arrivé à Mikaël Boussemart, ex chef de « fleur de sel » à La Seyne. Il nous avait déclaré en son temps qu’il était un disciple d’Escoffier. FAUX ! s’insurge Raymond Macario, président du Var et des Alpes du sud. Il a interrogé le siège principal pour connaître son lieu d’intronisation et on lui a répondu que ce monsieur était inconnu au bataillon. Raymond Macario va plus loin, il ajoute que son CV est faux. Que ça ! Il n a jamais travaillé à Matignon pour le 1er ministre comme il l’annonce un peu partout et notamment chez nous. Le procédé est dangereux car il peut bousiller une carrière. Y a toujours un petit malin, tapi dans l’ombre qui va se faire un malin plaisir de tout vérifier. Surtout, si comme Raymond Macario, il se sent concerné. Nous, on part du principe que si notre interlocuteur veut se faire mousser par de fausses déclarations, libre à lui. Les esprits chagrins diront que ce n’est pas très professionnel. On répondra qu’on n’est ni le Figaro ni le quai d’Orsay. On est une petite famille sans le sou et on n’a pas à se mettre dans la peau d’un flic. A notre interlocuteur de savoir la vraie image qu’il veut donner de lui, s’il veut qu’on le prenne au sérieux. Ça n’engage que lui ! Nous pensions benoîtement, en ce qui concerne Mickaël Boussemart, qu’il avait assez de talent pour se dispenser de divulguer de telles sornettes qui n’ajoutent rien. Quand on en a du talent, la vérité y a pas mieux. Le lecteur n’est pas plus impressionné pour autant qu’il soit disciple d’Escoffier ou pas, qu’il ait travaillé à Matignon ou pas. Seul l’intéresse ce qu’il y a dans l’assiette. C’est la seule déclaration qu’il jugera. Alors, ce n’est pas la peine de traficoter avec la réalité en s’emberlificotant dans des fausses déclarations que seuls deux ou trois puristes vont passer à la loupe. Le reste, le gros du troupeau s’en contre balance. Cela dit, nous n’avons pas plus vérifier les allégations de Raymond Macario, président des disciples d’Escoffier du Var et des Alpes du Sud. On fait part de son indignation à notre égard de n’être pas plus pointilleux sur les informations données par un chef. En plus clair, il nous reproche l’absence de vérifications des nombreux CV qui arrivent sur nos bureaux. Une paille ! Donc on renvoie tout le monde à ses déclarations ! dans tous les cas de figures, il y en a une des deux qui est fausse. Petite précision pour tous, le restaurant « fleur de sel » a changé de proprio et de chef et n’est nullement concerné par cette histoire. Voilà enfin une vraie déclaration.

Paul Bianco