L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°55 Juil 2006

Sans être un de ces coupeurs de cheveux en quatre, chaque fois que je vérifie une addition il y a une erreur. Et sans être mauvaise langue, l’erreur est toujours favorable au restaurateur. Y a certainement de la coïncidence dans l’air mais c’est troublant. Chez moi, y a aucun sentiment de pingrerie mais j’ai horreur qu’on me prenne pour le ravi de la crèche. Quand je lis le menu à 18 euros, faisselle et dessert compris, même si c’est pas un miracle économique dans le concert des prix actuels, un supplément de fromage compté sur l’addition alors que dans le même temps je demande si je peux prendre un calendos à la place de la faisselle et que la réponse est positive, l’agacement me vient d’un coup. Au point de devenir ce client pénible et pinailleur qui lève la main à tout bout de champ. J’étais déjà mal disposé à cause de cette jeune fille malgracieuse qui tirait la tête pendant le repas, apprenant par la suite comme justification qu’elle était apprentie et que donc, elle avait droit à toutes les erreurs en plus de vous faire la gueule, n’a pas arrangé mon état. Le client n’est pas là pour supporter l’apprentissage et fermer son claquet éventuellement. Moi, je veux bien qu’il y ait des erreurs, ça arrive aux chevronnés à plus forte raisons aux apprentis, mais vous servir la soupe à la grimace pendant tout un repas, c’est une mauvaise volonté que je ne peux admettre en qualité de cochon de payeur professionnel. J’ai envie de dire à cette jeune fille : si ça ne vous plaît pas de servir, de faire ce métier, faites autre chose ! Mais c’est surtout à ses patrons que j’ai envie de dire qu’avant de lâcher une apprentie en salle, il me semble qu’un minimum de formation est indispensable. Là, elle ne connaissait même pas le prix du premier menu avec son entrée du jour et son plat du jour. La patronne, au milieu de la salle, préférait dépouiller son abondant courrier laissant tout son joli monde du service livré à lui même. Le dépouillement a duré plus longtemps qu’un soir d’élections. Si on ajoute les vociférations du chef en cuisine qui nous parvenaient comme pour détendre l’atmosphère, vous avez un aperçu des prestations. Et encore, je ne vous ai pas causé cuisine ! De la viande, une bavette sauce forestière, je n’ai rien pu avaler. La viande était trop dure et la sauce tenait plus du défoliant cholestéreux pour foie qui aurait fait pâlir un pot de crème. J’ai même vu sur l’addition deux cafés à 2,80 E siouplait! dès fois que ça passe ! En conclusion, je dirai sans emphase, qu’un personnel ça s’éduque, ça se forme jusqu’à ce qu’il soit arrivé à être le reflet de la direction. A condition toutefois qu’il n’ait pas du jeu dans la direction.

Paul Bianco


LE RELAIS DES GORGES
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