L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°57 Juil 2006

A PROPOS DU DOSSIER DE L’EXPRESS CONCERNANT DRAGUIGNAN !

Un peu candide, un peu espiègle, il m’est venu très tôt des interrogations sur le hasard et notamment ces derniers temps à propos du dossier de l’Express concernant la ville de Draguignan qui, à la manière d’un guide, sélectionnait des tables de Dracénie comme les seuls fleurons acceptables du coin. On sait bien tout le drame humain qui se trame derrière chaque choix mais sur Draguignan, s’il y avait une table qu’il ne fallait pas oublier, c’est bien le « sot-l’y-laisse » car certainement la meilleure table de la sous-préfecture varoise. Par contre on peut y voir « le parc ». Sur Flayosc on pourra lire des condensés assez positifs sur le « cigalon », « l’oustaou » et la « fleur de thym » et rien sur la « vieille bastide de Flayosc » et la « salle à manger », les deux tables qui affichent et qui pratiquent des cuisines hautement raffinées. Comme pour réparer ces deux injustices, le journaliste, mieux inspiré semble-t-il, a fait un bel encart promotionnel pour ce jeune, méritant et talentueux chef qu’est Laurent Guyon, propriétaire de la « table » à Tourtour, sans oublier l’éternel Paul Bajade et ses « chênes verts ». Nous lui accordons également une bonne vue pour avoir su repérer le « Chrissandier » de Christophe Chabredier à Lorgues et les « Gorges de Pennafort » de Da Silva à Callas. Mais tout de même, il nous reste ce mystère qui confine à l’énigme concernant le choix des tables sélectionnées bénéficiants d’un éclairage médiatiques très puissants. A qui donc le journaliste parachuté s’adresse-t-il ? Au maire, au facteur, consulte-t-il ses amis du Michelin, du Gault et Millau ou pointe-t-il un doigt au hasard sur les pages jaunes ? Après tout, chacun fait comme il veut chez lui, à l’intérieur de ses pages mais un peu de justice ne peut nuire à la justice … et surtout à l’Express. A moins qu’il ait une dent contre le « sot-l’y-laisse », la « vieille bastide de flayosc » et la « salle à manger ». Mais ce n’est pas le genre de la maison.

Paul Bianco