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Derniers restaurants du BAO :
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Un air anonyme de petit restaurant discret alors qu'au fond se cache un sacré cuisineur. Le trentenaire Anthony Féry déroule à pas sûrs et feutrés ses recettes à qui veut les entendre, et surtout les goûter. Pour tout dire ce que j'aime chez lui, c'est sa façon de raviver les couleurs d'une gamelle traditionnelle en glissant en sourdine une touche personnelle, tel l'artisan soignant les finitions. Une explication? A l'ouvrage le temps de se former à la gastronomie pure à La Chèvre d'Or à Eze (06) et à La Fenière (Cadenet) il reviendra sur le terrain de jeu de la "cuisine tradi" de Provence, sa base.
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Affaire de couple, comme on dit. La configuration garante d'une prestation régulière pour le client qui veut se vivre un joli moment en se régalant, sans pléthore de serveurs dans votre dos ni de fauteuils en peau de croco ou de fils d'or cousus aux rideaux. Ça existe, faudra voir ailleurs. Alors bien sûr quand on accueille la petite vingtaine de chaises dans sa salle à manger, faire fortune avec sa gamelle est illusoire. Mais on prend parfois le temps de faire causette au client qu'on rend content, on prend son temps: on est responsable de son rythme de travail.
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Surtout ne faites pas comme moi: n'y allez pas qu'une fois par an. Cette fréquence obligée due à mon statut de cobaye patenté me prive de la répétition du considérable intermède de plaisir qu'est un repas au "Patriarche". D'année en année, il s'y passe des choses, la terrasse ombragée face aux vignes s'embellit, l'intérieur sagement imposant avec la grande cheminée se peaufine, se matérialise de mille détails supplémentaires anodins qui signent ce que Mauricette qualifie d'"auberge de campagne de grande classe" dans les vieux murs de pierre du 12ème siècle du domaine viticole Château Sainte-Croix.
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Il ne s'agit pas de la cuisine du siècle, ni même de la crêperie du siècle, encore que. Sur cette place Joseph Rau où je retourne enfin, beaucoup d'adresses ont changé de tauliers depuis la dernière fois. Celle d'Olivia d'Alessandro respire de simplicité, une évidente volonté d'éviter de se prendre pour ce qu'elle n'est pas. Ce midi de semaine d'hiver dans son caboulot fleuri multicolore de bric et de broc, la patronne est au four et au moulin: elle fait les crêpes et assure le service.
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Une véritable brasserie et pour m'éviter de vous décrire le lieu, elle aurait pu s'appeler "La Belle Époque" d'esprit parisien voyez? Long comptoir boisé, banquettes, fauteuils et chaises en cuir (ou simili), miroirs aux murs séparés d'appliques en pâte de verre forme tulipe, des boiseries… Sinon les tarifs amicaux, la carte n'a pas tellement d'intérêt: salade chèvre chaud ou gésiers 12€, 2 hamburgers à 12€, un faux-filet à 17€ et un séduisant filet de bar sauce crustacés à 16€.
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