CHEZ GINETTE

Chez Ginette restaurant Saint-Victoret – Un fidèle lecteur m’a dit: « emmenez Mauricette chez Ginette« , c’est sympa. Le mot est lâché, « sympa »… J’y suis allé sans elle, j’ai bien fait: elle m’en aurait voulu! Début prometteur avec une ardoise extérieure où est écrit « paleron braisé (cuisson lente) dans son jus, vinaigre de cidre, échalotes, tomates, pommes de terre sautées 14€ ». J’entre donc en me frottant les mains, rempli de l’illusion qui aigrit les naïfs, celle qui use le plus pacifiste des individus prédisposé à l’amour à la taaable ahou tchatchatcha.

In situ, l’aimable accueil confirme le ressenti lors de la réservation téléphonique. Notre relation se gâte alors que non encore assis, la serveuse me demande si je bois quelque chose. C’est insupportable. Il me semble être de la moindre des politesses d’attendre que le client soit bien installé, qu’il ait pris ses aises avant de lui poser ce genre de question. Le monde change mais quand même, je ne suis pas sûr que Ginette elle-même apprécierait cette attitude agressive quand elle-même se rend au restaurant. Bref. Seconde claque dans la foulée: la même serveuse me minaude « désolé gnagnagna, on n’a plus de plat du jour ». Il est 13 heures, et la salle est loin d’être bondée. Je renifle la stratégie classique bien connue: plat du jour instrumentalisé comme « prix d’appel » pour rameuter le chaland. Pour preuve: le panneau extérieur informatif n’a pas été retiré en connaissance de cause. Le client est entré, on l’a harponné, ensuite on l’achève. Comment? Troisième baffe: l’ardoise de 4 plats. Un filet de Saint-Pierre avoué surgelé par la serveuse à 22€ (paf), une entrecôte Simmental à 24€ (boing), un duo moules/suppions façon marinière à 22€ (boum) et suprême de volaille farci à 23€. Quel volatile, on n’en sait rien, pochette surprise. Servi avec un flan de carotte/parmesan et des patates sautées agréables, d’esprit tambouille familiale comme à la maison. Sauf que tout ce petit monde trempe dans la vinaigrette de la salade verte en sachet et la sauce crémée de la viande. Le suprême de volaille de médiocre qualité colle aux ratiches, il est farci comme d’une duxelles de champignons de Paris mais sans beurre ni échalote et avec beaucoup d’ail, j’ai roulé vitre ouverte tant je m’insupportais de l’haleine, c’est vous dire. Un ail non provençal, défoliant. Un tarif de haut-vol pour une volaille qui ne vole pas haut: 23€! 8/20 pour la note. Ginette est la mère des deux sœurs d’ici, dont celle qui cuisine. L’entrain et la bonne humeur essayent de faire passer la douloureuse au forceps avec des tarifs du midi à vous laisser le crapaud en berne avec des méthodes marketing sournoises.

Comme souvent, les photos de plats vues sur le site oueb de la maison en font des tonnes dans le cosmétique, rien à voir avec la réalité vécue. Comme souvent par ailleurs, la direction y fait de la littérature en évoquant « des produits frais et locaux ». Comme le Saint-Pierre surgelé probablement de Chine? Bref! On oublie et on passe à autre chose.