L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°48 Nov 2003

Les restaurateurs ont une particularité, ils sont les seuls citoyens suradministrés qui paient 14 % d’impôts supplémentaires par rapport aux autres catégories commerciales toutes confondues. Au lieu d’être fier de cette anomalie « imposée » par tous les gouvernements successifs, toutes tendances, voilà qu’ils font la fine bouche ! Historiquement, la naissance de cette bizarerie m’est inconnue. Je pense que le premier gouvernement à prendre cette intéressante décision pour les caisses de l’état devait penser que ces gens gagnaient des mille et des cents tous les jours et qu’ainsi, ils rendaient une sorte de justice. Ou bien est-ce l’idée sous-jacente que le restaurateur de base est un resquilleur né et patenté, qu’il met plus de black dans la poche que le plus malandrin des malandrins ! Ainsi le fisc récupèrerait une partie de ses billes et le tour est joué. Ce procédé peu orthodoxe pouvait avoir sa justification, il y a 20 ans, si on peut lui trouver une justification. Aujourd’hui, le plus commun des mortels paie son repas avec sa carte bleue qui oblige à un enregistrement comptable, donc fiscal. Mais comme toujours en France, le provisoire dure, perdure et même s’éternise. Cet impôt supplémentaire rapporte des milliards à l’état et l’heure n’est pas aux cadeaux fiscaux. Le moment est donc mal choisi dans un contexte difficile de déficit budgétaire pour abolir une recette indispensable. En conclusion, cet impôt injuste et incongru aide tous ces gouvernements incapables de réduire le déficit budgétaite, sans toutefois y arriver. Pourtant si ma mémoire ne me joue pas des tours, les promesses électorales de Chirac pendant la campagne pour les présidentielles pour s’attirer les voix du peuple des nombreux toqués patrons s’engageaient comme il est de coutume de ramener cette maudite TVA à 5,5 %. Au même taux que ses petits copains des fast-food, juste pour égaliser les chances et surtout ne pas subir sur les prix, une concurrence déloyale. Mais voilà, une fois élu, Bruxelles traîne les pieds et annonce qu’elle va étudier le problème. Puis elle dit que techniquement ce sera long avant de mettre en place une telle réduction. C’est formidable mais quand on doit augmenter tout va très vite, la technique s’adapte. C’est un des aspect mystérieux de la technique ! Elle ne supporte pas la baisse ! Et Puis Bruxelles a donné son accord de principe pour janvier 2004 ! Neanmoins, un hic se faufile au milieu de l’acceptation, il faut l’accord des autres membres de la communauté. A quoi peut bien servir Bruxelles ! Donc, pour début 2004, c’est rapé ! Et Ainsi le tour est joué ! c’est plus mon problème ! Voyez ça avec les instances concernées ! Chacun son rôle, moi ce sont les promesses, les autres de voir si elles sont applicables ! On pourrait imaginer ce genre de réponse d’un homme politique qui a rarement tenu ses engagements pré-électoraux. Toutefois, il nous apparaît que la moindre des probités eut été de consulter tout ce beau monde, états membres, technocrates décideurs avant d’annoncer des mesures favorables à la profession dans le seul but de récupérer leur bulletin de vote. Aux dernières informations, on est dans le flou total. Et même pas un flou artistique !

Paul Bianco