L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°34 Juin 2000

A l’instar des cochons, lapins, poulets, boeufs et autres animaux d’élevage dont nous découvrirons au goutte à goutte les secrets de fabrication grâce à la grande distillerie des médias, on sait depuis un petit moment que lui aussi, le saumon, est dopé. Ah ben voui ! Les consommateurs, ils en veulent toute l’année du saumon ! Alors faut produire ! Et pour pas cher ! Et puis du joli ! Bien rose jusque derrière les oreilles ! Justement ! Savez-vous que « les saumons d’élevage sont nourris par des granulés à base de farines animales truffées de pigments de synthèse pour les colorer en rose crevette » ? Qu’ « ils peuvent contenir des substances toxiques comme le dichlorvos et l’ivermectine, pesticide et antiparasitaire destinés à lutter contre les crustacés copépodes qui infestent les élevages surpeuplés ». Pour respecter « la norme » en teneur d’eau dans le poisson, on injecte aussi de la saumure, contenant sucre, polyphosphates et nitrites comme conservateurs ! Au nom de « la norme », on avale de la saumure au prix du saumon ! Bon j’arrête là ! Vous devez savoir également que cette fameuse « norme » est définie par une commission de 36 membres. Dont 28 sont des industriels (par ex : Casino, Promodes, Saupiquet). Elle oblige d’apposer sur les paquets de saumon d’élevage la mention « non congelés ». Tandis que le saumon sauvage lui, doit être congelé pour l’assainir. Afin de détruire un parasite nématode dont il pourrait être porteur. Résumons nous : « non congelés » sur une étiquette signifie que c’est un saumon d’élevage gavé comme décrit plus haut. La mention « ne pas recongeler » trahi la présence d’un saumon sauvage. De plus, ce type de production fait crever la poissonnerie traditionnelle. Mais bon : stop ! ça suffit pour aujourd’hui ! Encore plus de critique serait considéré comme trop partisan. Ce qui me dérangerait peu d’ailleurs. Parfois, je regrette quand même l’époque où, enfant, je croquais une tartine soutenant une sardine tout juste pêchée, avec un peu de sel…

Olivier gros