L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°101 Mar 2017

LES COUPS DE GUEULE DU TRIMESTRE QU’ON AURAIT BIEN VOULU DEVELOPPER
MAIS ON N’A PAS LE TEMPS NI LA PLACE.

1/LE BAVEUR SYNDICAT DES RESTAURATEURS

Parviennent régulièrement à nos oreilles aiguisées des bruits de gamelles comme quoi le syndicat UMIH du Var ne nous aime pas et qu’il veut notre peau. Nous sommes flattés. Plusieurs restaurateurs nous rapportent que quelques-uns de ses membres critiquent le travail du « Bouche à Oreille » à coups de messes basses conniventes: « attention, le Bouche à Oreille va vous demander de l’argent ». Que le syndicat UMIH et ses pantins n’aiment pas notre travail est bien compréhensible puisque « Le Bouche à Oreille » fait le boulot à leur place en défendant le bon cuisinier et en remplissant son établissement. Mais l’UMIH est-elle obligée de jouer les protecteurs parrains de pacotille auprès du restaurateur? D’autant qu’au cas où ce restaurateur se retrouve embrigadé par la clique, il paye une cotisation mensuelle à l’UMIH pour une efficacité d’ordre fantomatique, aux dires de quelques adhérents largement échaudés par l’inutilité poilante du machin. Voilà qui pousse à pouffer à l’évocation de la nécessité pour le cuisinier d’y investir le moindre kopeck andalou. Surtout quand on sait que l’UMIH est une armée mexicaine dont les tauliers racolent à tous vents des adhérents pour remplir les caisses, du snack au grand groupe. En effet, je rappelle que ce syndicat compte notamment dans ses rangs la SODEXO qui est à la restauration traditionnelle ce que NESTLE est à une boutique de produits bio.

2/JACQUES GANTIE REPREND DU SERVICE

Il devait s’ennuyer ferme depuis sa mise à la retraite du groupe Nice-Matin où il tint pendant de (très) longues années la rubrique de la sauce au service des célèbres toques locales de ses relations. Revoilà donc l’Indiana Jones du bassin de Saint-Tropez revenu aux affaires avec son œil d’expert… à donner son avis à plusieurs reprises sur la sortie du guide Michelin 2017. Au patron du groupe Nice-Matin: vrai que ça coûte moins cher de rémunérer à la pige un retraité dans sa peine existentielle d’écarté du système, que de donner sa chance à un(e) vrai(e) journaliste qui avec un regard neuf ferait éventuellement son trou dans le métier en apportant du nouveau. Mais vous comprenez… c’est compliqué… Jacques a un réseau… et puis quelle plume… jouer les attachés de presse aussi talentueux n’est pas à la portée de n’importe qui… et c’est surtout oublier que le groupe Nice-Matin est un panier de crabes et que Jacques Gantié a encore plein « d’amis » dans la maison.

3/LA PANTOMIME DES FAUX-CULS

Toutes proportions gardées, c’est un peu comme si l’homme politique pris la main dans le sac vous regardait droit dans les yeux en jurant combattre l’arnaque aux impôts devant le peuple. De grands chefs collaborent* depuis des années avec l’industrie agro-alimentaire sous forme de partenariats divers et de sponsoring déguisé**. Ils n’ont donc absolument aucune légitimité à pérorer devant le grand public sous le prétexte trompeur de mener combat contre le chimiste BAYER-MONSANTO, exemple récent médiatisé. La guerre c’est mal, la drogue c’est vilain… et la chimie c’est méchant. Chefs soutenus et relayés par les blogueurs et journalistes chiens non-savants mais bien dressés, eux-mêmes souvent rétribués par d’autres industriels des médias. A l’instar des « participations croisées » chères au Conseil d’Administration des multinationales, nous évoquons donc ici la question des « intérêts croisés » de ces mêmes multinationales bien planquées derrière leurs marionnettes respectives. Médias qui pour l’occasion, offre un strapontin idéal pour leur petite entreprise aux grands chefs qui pérorent à la télé, à la radio, dans les journaux… le client mangera à leurs tables, devenu militant et le poing en l’air en chantant l’Internationale. On sait l’importance de leur visibilité pour les petites affaires, alors même qu’il s’agit d’une question de « santé publique ». Que le spectacle continue.

4/VAR-MATIN: UNE PAGE ENTIERE SUR UN NON-EVENEMENT

Et pour finir et rire, le 16 février 2017 Var-Matin nous gratifie d’une page entière (avec photo) sur l’émouvante déception de la varoise Valérie Costa refoulée par le méchant guide Michelin qui ne réalise pas son rêve étoilé de petit nenfant. Lisez***, c’est pathétique. Après avoir pondu un tel article-recueil sur les états d’âme de la frustrée de reconnaissance et d’étoile qui tient boutique à Ollioules (83), le journaliste Sébastien Hénot va (aussi) être déçu: il ne devrait pas obtenir le Prix Albert Londres cette année. Car enfin: comment un journaliste peut-il se soumettre à de telles simagrées? On croirait un publi-rédactionnel déguisé de Périco Légasse sur Bérard à la Cadière! Ou simplement un papier de Var-Matin à la gloire de l’héroïque entrepreneur varois Stéphane Lelièvre! Bref! Que Valérie Costa garde bien au chaud le numéro de téléphone du patron de Var-Matin: si un jour elle obtenait son étoile, elle aura droit au journal entier pour s’épancher!

Olivier Gros


* https://www.le-bouche-a-oreille.com/edito/mediocratie-directe/
** https://lavieculinaire2.wordpress.com/2013/03/30/lindustrie-agroalimentaire-partenaire-officiel-de-la-gastronomie-mondialisee/
*** http://www.varmatin.com/vie-locale/valerie-costa-croit-toujours-en-son-etoile-115003