L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°50 Juin 2004

LE SAULE PLEUREUR DE VINON

TOUT DEPEND DU CLIENT ET DU VENT !

Ils sont la majorité à repondre cette absurdité quand on leur pose la question : jusqu’à quelle heure vous prenez au service de midi ? Tout dépend du client ! S’il y a personne à 13 h, on ferme à et quart ! Oui, mais moi dois-je compter quelle heure limite pour venir chez vous ? Je viens de loin et je ne voudrais pas trouver porte close! Je vous répète, ça dépend ! On ferme quand il n’y a plus personne ! Même si je vous retiens une table pour 13h 30 ? Réponse : Si la salle est vide on arrête les fourneaux ! Donc, on ne peut pas retenir chez vous ? Si, mais ça dépend… etc. Discours creux, répétitif et invariable du restaurateur qui ose ajouter : c’est logique, non? Interrogez mes confrères…ils vous répondrons la même chose. Mais tout le monde à des horaires que je rétorque ! Les trains, les bureaux, les usines quand elles n’ont pas déposé leur bilan ! Tout, tout marche à la montre. Sauf le pêcheur peut-être ! Et encore ! Sa femme lui a demandé d’être à midi à la maison pour qu’elle puisse se rendre à son travail à quatorze heures ! la pendule régit notre vie ! Le plus petit rendez-vous est assujetti à une heure précise. Qu’il soit d’affaires, amoureux ou pour tout autre raison ! Et pourquoi je ne pourrais pas obtenir du Saule Pleureur de Vinon, un rendez-vous fixe sur lequel je pourrais compter ? Et toujours les mêmes réponses ! Qu’il ne peut retenir indéfiniment le personnel inutilement ! Et que moi qui fait 150 kms pour vous apporter ma clientèle et mes sous, ça ne vous gêne pas, ça ne vous retient pas ? Toujours les réponses en kit toutes prêtes et toutes imprégnées d’un corporatisme sous-jacent. Et encore, j’ai eu la chance d’avoir échappé au couplet des 35 h, qui faut bien le dire sont un réel problème dans le monde de la restauration. Mais là en l’occurrence, ce n’était pas le problème. Le problème est que le patron du Saule Pleureur de Vinon, ne veut pas s’enquiquiner avec des histoires d’horaires et attendre le client hypothétique avec une salle vide. Et sur un ton plus martial que commercial ! Le client, ne doit pas être son souci principal.

Paul Bianco