L'OS ET L'ARÊTE du Bouche à Oreille n°49 Fév 2004

« MAITRE-RESTAURATEUR » : UNE CHANCE POUR LA FRANCE !

Le secrétaire d’Etat aux PME, au commerce et à la consommation Renaud Dutreil a indiqué lors d’un déjeuner chez Taillevent (75) courant Octobre 2003, qu’il souhaitait créer un label de « maître-restaurateur » dans le cadre d’un plan de réforme en faveur de la filière du goût. Aïe ! Déclic. Au BàO, rien que le terme « maître-restaurateur » nous fait peur. Parce que voyez-vous, on connaît les « maîtres-restaurateurs varois », regroupement de restaurateurs lancé par la chambre de commerce. En quelques mots, cette association est composée de chefs aux talents divers, et sensée promouvoir la gastronomie locale alors qu’au bout du compte, elle profite à une poignée d’entre eux, facile à reconnaître. Le panel de cuisiniers s’étend donc entre l’insignifiant culinaire total et souvent égotique, au surdoué plus discret. Instigateurs du projet, les premiers courtisent ces derniers afin qu’ils « adhèrent » : c’est bon pour la crédibilité. Et utile pour combler le vide du non-discours qui caractérise ce club. Mais passons. Bravo, Monsieur Renaud Dutreil ! Il faut créer une sorte de « label » qualité ! Mais faut-il encore savoir qui le décerne ! Sur quels critères ? Faut un cahier des charges ! Et du sérieux ! Mais rédigé par qui ? Par pitié, pas de délégation de missions aux corporatismes ! Ne pas laisser la main aux commerçants ! Ni aux lobbies de l’agroalimentaire ! Ils courent pour leur propre boutique ! L’Etat doit s’en mêler ! Et être garant ! Et pour bien promouvoir cette idée auprès des restaurateurs, je propose au secrétaire d’Etat si inquiet pour la profession, de l’annoncer en même temps… que la baisse de la TVA !

Olivier Gros