PAR ICI LA MONNAIE !

De parfaits inconnus n’ignorant rien de mon job me lorgnent parfois avec envie. Non pas que mon corps répondent aux critères Brad Pittien ou Georges Clooneysque. Les amis sûrs m’en auraient informé depuis longtemps. Simplement parce que mon métier est d’aller au restaurant tous les jours. C’est vrai que c’est un drôle de métier. Des fois même, certains me disent effarés avec des billes rondes en mettant la main devant la bouche « rôôô… vous mangez tous les jours? ». Je réponds en général avec un grand sourire que oui, je mange tous les jours… un peu comme vous!

Faudrait creuser, mais il parait que les maraîchers n’ont pas le droit d’acheter des graines de vieux légumes (ou légumes anciens), a fortiori de les vendre ni même de les échanger. L’acte serait répréhensible par la loi, passible d’amendes particulièrement dissuasives, voire de peine d’emprisonnement. Ben dis donc… Ou comment finir dans un « panier à salades » en mangeant des légumes.

La TVA dans la restauration va passer de 5,5% à 7%. Décision prise sur un coup de sifflet du gouvernement français. Souate. Quand on pense aux simagrées du même gouvernement pour la descendre voilà peu de 19,6% à 5,5% sous prétexte que « l’Europe mettait son veto ». Bizarre qu’elle ne mette pas son veto « l’Europe », cette fois-ci?

Et puis ce matin je suis allé acheter mon pain chez le boulanger: 1,2€. Je tends à la mignonne un billet de 5€ qu’elle refuse. Puis elle se penche en avant et le doigt pointé vers une sorte de machine jamais vue en me causant comme si j’étais totalement demeuré « ah ben maintenant faut mettre l’argent dans l’appareil et ça rend la monnaie! ». J’obtempère. Puis interpelle le boss sur la raison de la présence du machin posé le comptoir, juste à côté des croissants surgelés comme dans plus de 80% des cas dans la profession. « Hygiène et sécurité m’sieur: comme ça, elle touche plus l’argent et le pain! ». Imparable. Et plus on dégomme les prérogatives, plus les prénoms deviennent futiles. Bref! Aussi sûrement que le têtard devient grenouille et que la station-service n’a plus de pompiste, cette vendeuse ira bientôt acheter son pain dans un distributeur automatique.

Et c’est là que ça coince.

Olivier Gros